Abstract
Rechercher les origines de la céramique
Rechercher les origines de la céramique, dans ces terres où fleurirent les civilisations, ainsi que les anciennes nations qui envahirent la Mésopotamie et l'Anatolie bien avant les civilisations seldjoukides et ottomanes, et déterminer la priorité de ces arts par rapport à l'époque au cours de laquelle ils furent cultivés sont deux sujets qui ont une importance incontestable en archéologie. Le but de cette brève étude sera donc de traiter ces deux sujets, en observant les phases traversées par cet art ainsi que les actions et réactions qu'il provoqua dans l'histoire de l'art des pays voisins.
Nous estimons inutile de faire ressortir ici l'importance et la valeur bien connues des faïences turques, de couleurs et de tons si variés, qui ornèrent de façon somptueuse les parties tant intérieures qu'extérieures de l'architecture turque et qui, se développant en Anatolie durant les derniers siècles, constituèrent jusqu'à nos jours, l'une des plus grandes productions des civilisations islamiques.
Nous savons que c'est la Mésopotamie qui, jusqu'à nos jours, était considérée comme le lieu d'origine de ces grandes mosaïques et céramiques de Konya qui sont émaillées et coloriées exactement comme les œuvres assyriennes auxquelles elles ressemblent d'ailleurs par leur technique.
Bien que nous ne soyons pas en état de nous prononcer définitivement sur les origines de la céramique seldjoukide, nous pouvons présumer que cet art est caractérisé par une technique qui nous est restée des Assyriens. Quant à l'art iranien d'où furent issus les arts céramiques de l'Islam, on croit pouvoir affirmer d'après l'existence des briques émaillées qui ornent les murs du palais de Suse, qu'il a commencé avec les Achéménides, après la prise de Babylone par Cyrus, 600 ans avant Jésus-Christ (1).
Le fait, pour M. Pezard (2) d'avoir, au cours des études qu'il fit à Rey et à Suse, trouvé en Iran les plus anciens spécimens des céramiques de l'Islam, constitue une présomption de plus en faveur de la thèse qui place l'art iranien à l'origine et aux sources de celui des autres pays islamiques.
Il est évident que l'art de la céramique fut grandement influencé par le contact de ces nations orientales qui avaient adopté la religion musulmane et qu'il subit toujours sous l'influence de ces mêmes restrictions religieuses un nombre de transformations quant à sa forme et à son genre d'ornementation.
Toutefois, il ne serait pas juste de croire que l'art des nations islamiques qui, tout en conservant un caractère personnel, ne manquaient naturellement pas de s'influencer mutuellement, soit resté sous l'emprise de l'art iranien.
Türk Sanatı Tarihi ve İncelemeleri 1. ciltten ayrı basımdır.